vendredi 25 janvier 2013

Pourquoi est-ce que j'ai dit non à un "challenge" de Philip Morris International ?

[caption id="attachment_763" align="aligncenter" width="215"]snazzy Cliquez sur l'image[/caption]

J'ai récemment été contacté pour participer à un challenge intéressant et pertinent à ma recherche, dans le cadre du Systems Biology Verification (SBV) IMPROVER project. Le hic, c'est que c'est organisé et financé par Philip Morris International, une petite compagnie de tabac dont vous avez peut-être entendu parler.

J'ai dit non.

Alors ceci pose la question : pourquoi ai-je dit non, alors que j'aurais peut-être dit oui si c'était financé par une autre industrie ?

Dans une industrie normale, la recherche & développement peut avoir des objectifs légitime. Même que s'il n'y en avait pas, ça serait bien embêtant. Ces industries répondent à des besoins légitimes. On peut discuter de la mise en oeuvre, et penser que certaines chose pourraient être mieux faites, mais quelque chose doit être fait. Par exemple le junk food c'est pas bien, mais faut bien manger, donc il y a la place pour pour une R&D légitime et utile dans l'agro-alimentaire. Les gros 4x4 c'est pas bien, mais faut bien se déplacer, et y a de la place pour une R&D légitime et utile sur des moteurs économes et peu poluants. Etc.

Mais quel peut être l'objectif de la R&D dans l'industrie du tabac ? Rendre le tabac légèrement moins dangereux ? Y a plus simple : y a qu'à pas fumer. Ce n'est pas un besoin légitime. Et la recherche soutenue par l'industrie du tabac a un autre intérêt : semer le trouble et le doute sur la recherche qui montre de manière claire et non ambigue que le tabac est un abominable poison. Ca peut être subtil, souvent en soutenant de la recherche sur des causes légitimes permettant de mettre le projecteur ailleurs.

Dans le cas de ce "Challenge", le thème est "Species translation", et semble être sur les problèmes de transfer des résultats expérimentaux entre espèces. Par exemple les problèmes à étendre à l'humain des résultats de toxicologie établis chez des rats ou des souris. C'est bien une question légitime, mais on sent qu'il y a un certain avantage pour le producteur de produits toxiques à mettre ceci en avant.

Mise à jour : version anglaise du billet sur mon nouveau blog universitaire en anglais, pour ceux qui veulent partager avec des non francophones.

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