mardi 11 novembre 2014

Le scandale des abonnements de revues scientifiques éclate au grand jour

[caption id="attachment_2566" align="aligncenter" width="150"]cliquez pour une explication video en anglais de l'open access cliquez pour une explication video en anglais de l'open access[/caption]

Comme disent les anglophones, the shit hit the fan : Rue89 révèle le montant exhorbitant et les conditions incroyables qu'Elsevier extorque au gouvernement français pour les abonnements.

Alors on rappelle que la publication libre accès (open access) existe depuis des années, marche, est socialement juste, et économiquement efficace. Et on rappelle, comme expliqué dans Rue89, que le système actuel est tout le contraire : un monopole, un marché opaque, la connaissance interdite à pratiquement tous ceux qui en ont besoin, les résultats de la recherche sous-utilisés parce que non utilisables.

Je n'ai pas le temps d'écrire un billet long maintenant, mais d'une part j'ai déjà écrit plusieurs billets sur le sujet :

Et d'autre part, ceci tombe justement après que j'ai lu une super interview de Anurag Acharya, co-créateur du super moteur de recherches Google Scholar (exemples d'utilisation pour la science citoyenne dans ce billet et celui-ci). Un point m'a frappé dans cette interview. Un reproche fréquemment fait à Google Scholar est l'absence d'accès programmatique (API), qui permettrait à des personnes hors Google d'utiliser les informations de manière systématique. Or ce que dit Acharya c'est que cette limitation est due aux contrats que Google a du signer avec les éditeurs scientifiques, comprendre Elsevier et compères : pour pouvoir lire les articles d'accès fermé automatiquement, Google a du s'engager à ne pas permettre à d'autres l'accès à cette information. Et voilà ! Le travail de centaines de milliers de chercheurs payés par les contribuables de tous les pays n'est pas étudiable parce qu'on a donné les clés à Elsevier etc. Si c'était tout publié open access, il n'y aurait aucun problème (j'ai d'ailleurs une collaboration où on fait exactement cela, voir ScienceWise).

J'ai tweetté cela, et même si ce n'est pas les dernières nouvelles de Justin Bieber, ça a été suffisamment retweeté pour montrer que j'avais touché une corde sensible :

La question est évidemment de savoir quelle sera la prochaine étape. Il faut aller vers une obligation de publier en open access, comme l'impose déjà le Welcome Trust, et à mon avis pour cela prendre sur les budgets des bibliothèques, en coupant des abonnements. Je suis un gentil garçon, mais parfois il me prends des envies de révolution...

11 commentaires:

  1. Heureusement researchgate permet d'obtenir pas mal de publications.

    RépondreSupprimer
  2. Pour combien de temps ? Le statut légal est peu clair, et Elsevier a commencé à demander des comptes à de tels sites :

    http://techcrunch.com/2013/12/19/elsevier/

    http://scienceblogs.com/confessions/2013/12/10/around-the-web-elsevier-vs-academia-edu-vs-researchers/

    RépondreSupprimer
  3. […] cliquez pour une explication video en anglais de l'open access Comme disent les anglophones, the shit hit the fan : Rue89 révèle le montant exhorbitant et l  […]

    RépondreSupprimer
  4. Conclusion provisoire : il ne doit pas y avoir que dans le domaine de la vente d'armes ou d'autoroutes que s'est instauré en France et ailleurs un système de rétro commissions.

    RépondreSupprimer
  5. "Je suis un gentil garçon, mais parfois il me prends des envies de révolution…"
    Indécision, hésitation ? cf. "Revolution" de John Lennon (The Beatles, 1968) :
    "When you talk about destruction don't you know that you can count me out...IN"
    Pour un accès gratuit et libre de toutes les publications scientifiques mondiales depuis toujours et pour toujours !!! John Lennon, again, would say : "Imagine there's no Elsevier...You may say I'm a dreamer, but I'm not the only one".
    J'attends la pétition...

    RépondreSupprimer
  6. Honnêtement, je doute qu'il y ait besoin de corruption. Je n'ai jamais entendu que les choses soient très différentes entre pays avec plus ou moins de corruption.

    C'est un système établi qui a une énorme inertie, et dont peu de gens sont conscients. Ce qui est pourquoi l'article dans Rue89 est potentiellement important.

    RépondreSupprimer
  7. Haha, je vois bien Mike Eisen (fondateur de PLOS) chanter avec des lunettes rondes :

    https://www.amazon.fr/gp/orc/rml/DkPltrpnRRMA

    par rapport à lui, je suis un social-traître :

    https://twitter.com/marc_rr/status/530816198611832832

    RépondreSupprimer
  8. […] Comme disent les anglophones, the shit hit the fan : Rue89 révèle le montant exhorbitant et les conditions incroyables qu’Elsevier extorque au gouvernement français pour les abonnements.  […]

    RépondreSupprimer
  9. […] scandale des abonnements de revues scientifiques éclate au grand jour” http://toutsepassecommesi.cafe-sciences.org/2014/11/11/le-scandale-des-abonnements-de-revues-scienti… par […]

    RépondreSupprimer
  10. […] Comme disent les anglophones, the shit hit the fan : Rue89 révèle le montant exorbitant et les conditions incroyables qu’Elsevier extorque au gouvernement français pour les abonnements. Alors on rappelle que la publication libre accès (open access) existe depuis des années, marche, est socialement juste, et économiquement efficace. Et on rappelle, comme expliqué dans Rue89, que le système actuel est tout le contraire : un monopole, un marché opaque, la connaissance interdite à pratiquement tous ceux qui en ont besoin, les résultats de la recherche sous-utilisés parce que non utilisables.  […]

    RépondreSupprimer