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Ce billet est le premier d'une série OGM cette semaine sur ce blog.
Il est plus ou moins impossible de discuter des OGM sans qu'un opposant aux OGM ne sorte la carte Monsanto très rapidement, comme une espèce de joker inopposable. C'est une erreur logique, et il faut l'arréter si on veut jamais avoir une discussion constructive.
Voici mon point de départ, qui n'est pas de moi mais de Mike Lynas :
S'opposer aux OGM à cause de Monsanto c'est comme s'opposer aux logiciels à cause de Microsoft.
Ce n'est pas Microsoft qui a inventé le logiciel, et ce n'est pas Monsanto qui a inventé la transformation génétique. Mais c'est Microsoft qui a fourni un produit commercial à succès, et pendant longtemps l'informatique pour la plupart des gens était égale au paquet Windows-Office. Et c'est Monsanto qui a fourni un produit commercial à succès, et à ce jour pour la plupart des gens OGM égal maïs OGM Monsanto. Microsoft est une société avec une culture de fermeture, de brevet, de pratiques commerciales peu loyales, et d'extortion de frais de mise à jour. Monsanto à peu près pareil.
Donc pour être clair : je n'aime pas particulièrement Monsanto. Contrairement à beaucoup, je ne hais pas particulièrement Monsanto non plus. Nestlé, Roche, General Motors, Coca-Cola, Total, toutes les grosses multinationales se comportent de manière peu éthique dès qu'elles le peuvent et ont des cadavres dans les placards.
Mais à coté de Microsoft, il y a Linux, il y a les programmeurs scientifiques, il y a les innovations de centaines de compagnies, de Apple et Google (qui ont aussi leurs problèmes, voir ci-dessus) aux start-up, il y a les logiciels qui permettent à votre voiture de réguler sa consommation d'essence et ceux qui permettent de controler un robot sur Mars. Faudrait-il interdire tout ceci pour exprimer son désaccord avec Microsoft ?
C'est pourtant ce qui se passe apparemment avec les OGM. La recherche par des scientifiques fondamentaux est bloquée, les PMEs ne peuvent pas émerger et proposer des solutions originales et novatrices, les compagnies qui pourraient utiliser cette technique dans divers domaines ne le font pas. Parce qu'il y a une opposition totale aux OGM, et chaque fois qu'on veut en discuter, on revient sur Monsanto. Et non, je ne veux pas défendre Monsanto. Mais oui, je veux défendre le droit à explorer cette technique et à l'utiliser.
Je fais donc un appel à un principe semblable au principe de Godwin :
La première mention de Monsanto dans un débat sur les OGM veut dire que vous n'avez aucun argument réel, et donc vous perdez le débat automatiquement.
Puis pour se détendre, si vous avez un quart d'heure et que vous comprenez l'anglais, regardez cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=ulq0NW1sTcI
lundi 8 juillet 2013
S'opposer aux #OGM à cause de #Monsanto c'est illogique
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Merci pour l'article.
RépondreSupprimerJ'avais souvent remarqué l'analogie du Point Monsanto avec le Point Godwin. On l'atteint très vite de nos jours, y compris pour des sujets qui n'ont rien à voir avec les OGMs. On le trouve généralement aux côtés des thématiques "profits", "pollution/pesticide", "lobby", "cancers"...
Et pour assurer la similitude avec le Godwin, on parle de l'agent orange et la boucle est bouclée.
Le problème n'est pas Monsanto mais le brevetage du vivant (voire le droit de propriété intellectuelle). Déconnecter les innovations scientifique des contexte sociaux économique est illogique ;-)
RépondreSupprimerDonc vous n'avez aucun problème avec un OGM non breveté, et si la question se pose vous ne parlerez pas de Monsanto ?
RépondreSupprimeren effet, si le risque de dissémination était écarté ainsi, que les courtes vues de rentabilité de n'importe qu'elle multinationale ne rentrée pas en jeu... mais hélas nous ne vivons pas dans un tel monde
RépondreSupprimer"Point Monsanto" ça sonne un peu comme si on disait "Point Hitler"... Une autre proposition? Le concept me plaît :)
RépondreSupprimerAttention, si le point Monsanto n'est pas atteint, tu t'en approches dangereusement avec les mots : rentabilité et multinationale...
RépondreSupprimerCet article est bien construit et fait visiblement des efforts pour imager ses arguments.
RépondreSupprimerCependant on est bien en peine pour y trouver des raisons d’apprécier les OGM.
Selon Marc, lorsqu’on exprime ses doutes concernant l’utilité écologique des OGM, on ne le ferait pas parce qu’on est pleinement informé des différents dommages causés par les OGM à l’agriculture vivrières dans le monde, mais parce qu’on serait trop perméable à des émotions irrationnelles à l’encontre de certaines grosses firmes.
Ainsi les arguments précis et détaillés fournis par l’organisme de référence qu’est la CRIIGEN ne seraient que des sautes d’humeurs et des émotions mal contenues par un déficit d’esprit logique.
L’idée d’une logique parfaitement cohérente mais ne découlant pas d’un système de valeur productiviste ne semble pas commune à Marc Robinson.
Lorsque nous exprimons nos priorités, nous le faisons forcément suivant notre système de valeur.
Si nous aimons la vie, et que nous respectons l’ensemble des êtres vivants, alors nous seront sensibles à ce que sortent des solutions épidémiologiques, sociétales et non seulement médicamenteuses ou curatives pour résorber les augmentations des cancers, des maladies nerveuses, hormonales, immunitaires.
Par contre, si on a vraiment une foie éperdue en la sainte croissance économique alors on considèrera que le confort humain peut se faire au détriment de la biodiversité, et que donc des PMEs du génie génétique devraient émerger et proposer des produits encore plus inutiles, afin que d’autres compagnies puissent utiliser ces technique.
On le voit, dans ce cas, l’activité économique est une fin en soi, les conséquences sur la biosphère importent peu.
Un amoureux de la nature qui éprouve une légitime colère au constat du cataclysme en cours sera traité d’illogique suivant ce mode de pensée.
Un commerçant qui cherche à augmenter son chiffre d’affaire à tout prix sera lui, par contre, vu comme dénué d’émotions, agissant comme une machine économique, sans aucun sentiment.
Non les aéroports à Notre dames des Landes ne sont pas très utiles, ni socialement et surtout pas écologiquement.
Les OGM non plus, ne sont pas utiles, et surtout pas écologiquement, pas plus que les firmes qui les propagent.
Le parallèle entre les logiciels et les OGM est le point le plus défaillant de cet article. Les logiciels font partie du quotidiens, l’informatique est une création culturelle plutôt enrichissante. Les OGM et le génie génétique par contre ne peuvent pas encore revendiquer faire partie des avancées du progrès.
Malgré une comparaison relativement inadéquate, Marc cherche des vertus pédagogiques à son argument.
Le cri de Marc ne ressemble pas tellement à celui d’un chercheur en biologie ou en écologie fondamentale, il serait peut-être plus proche de celui d’un professionnel de la manipulation génétique, convaincu de la pertinence à grande échelle des orientations productivistes de la culture d’origine occidentale.
La réalité écologique est un problème pour Marc, en effet, comment peut-il faire reconnaître comme utile les manipulations génétiques ?
Aux yeux des productivistes, c’est plus facile, tout ce qui est nouveau est supposé positif.
Il est vrai que pour eux l'ensemble des êtres vivants non humains n’ont pas de valeur morale.
Les productivistes n’ayant aucune connaissance scientifique du fonctionnement des écosystèmes, aucune envie collective même de contribuer à leur enrichissement, ils accordent au génie génétique une nette présomption de bénéfice.
Le problème vient quand on s’adresse à des personnes ayant des options écologistes. Comment faire ?
[...] Ce billet est le premier d’une série OGM cette semaine sur ce blog. Il est plus ou moins impossible de discuter des OGM sans qu’un opposant aux OGM ne sorte la carte Monsanto très rapidement, comme une espèce de joker inopposable. [...]
RépondreSupprimertl; dr;
RépondreSupprimerJe pense que tu illustre tout à fait le post. On parle d'OGM, et tu reponds de manière manichééenne par "productivisme", "chiffre d'affaire", "firme"...
Je vais juste répondre sur un point :
"Les logiciels font partie du quotidiens, l’informatique est une création culturelle plutôt enrichissante. Les OGM et le génie génétique par contre ne peuvent pas encore revendiquer faire partie des avancées du progrès."
Tout le monde sait que l'informatique a été fait pour les réseaux sociaux, Farmville et Powerpoint, pas pour guider des missiles ou mettre au point la fission nucléaire à but militaire.
Tout le monde sait aussi que les diabétiques utilisent de l'insuline obtenu par volonté divine du Créateur.
Il me fallait en fait dire que les OGM servent aussi à des choses utiles. Ils permettent de générer de l’insuline, et d’autres médicaments.
RépondreSupprimerDans un débat sur les OGM toute allusion à leur utilisation dans le domaine agricole relève-t-elle d’un esprit borné ?
Ne faut-il donc que considérer les application médicales ?
Dans les milieux où on exalte en générale les activités économiques et les nouveautés techniques comme des avancées de pointe, on le fait sous l’influence des valeurs productivistes.
Certes l’opposition entre écologistes et productivistes peut sembler manichéenne, simplificatrice.
Mais si on a un désir de réorientation des activités humaines, un désir de changement vers un culture écologiste, alors les bénéfices des OGM paraissent bien faibles en comparaison des inconvénients.
Certains assument pleinement une identité de culture écologiste, d’autre préfèrent rester superficiels.
Un parallèle avec les transport fonctionnerais. Se déplacer n’est pas mal en soi. Par contre l’augmentation des trafics routier, aérien et maritime pollue, crée de l’effet de serre.
Un cadre du secteur des transports a-t-il besoin de faire valoir que le dernier véhicule sorti des chaînes est un progrès pour l’humanité ?
Appellerais-t-il à plus de discernement dans les débats pour que l’écologiste de service ne rejette pas en bloc tous les modes transports ?
Oui l’écologiste est chiant, il conteste l’ordre établi, et ne s’extasie pas devant les nouveautés de la société de consommation.
On parle d’OGM et je fait une réponse qui aborde la question philosophique des valeurs.
Mon but n’est pourtant pas d’être hors de propos, mais de situer la question dans un cadre plus large.
Trop large sans doute ?
[...] Au fait, je recommende les réponses de Kaane (à partir d’ici) et de Lasher (ici) notamment sur le forum Linuxfr. Et je félicite les participants d’avoir pour l’essentiel évité le piège Monsanto. [...]
RépondreSupprimerJe n'avais pas encore lu que le CRIIGEN était un organisme de référence.
RépondreSupprimerEn fait, c'est vrai. C'est une organisme de référence pour la malhonnêteté intellectuelle. Et on peut le prouver simplement :
http://www.imposteurs.org/article-bt-brinjal-aubergine-bt-en-inde-r-i-p-par-wackes-seppi-103803659.html
La fraude scientifique est une chose. Le mensonge caractérisé devant une Cour suprême en est une autre...
[...] et économiques. Et c’est dans ce contexte que le « Point Monsanto », tel que proposé par @marc_rr en référence au point Godwin, est atteint plus vite que l’éclair. Donc oui, un travail d’éducation ayant été [...]
RépondreSupprimer[...] comprendre le jargon économique, juridique ou scientifique d’un sujet polémique, éviter la généralisation ou la caricature; tout cela demande un effort constant et beaucoup de [...]
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