lundi 23 mai 2011
C'était mieux avant
A intervalles réguliers, je vois des syndicats et associations étudiantes s'opposer à la réforme de Bologne, ou en faire des bilans sinistres. J'avoue que j'ai du mal à comprendre cette attitude.
Rappel pour ceux qui sont partis de la fac il y a longtemps : le processus de Bologne, c'est une uniformisation de l'enseignement supérieur en Europe, autour de deux concepts clés : trois diplômes reconnus dans toute l'Europe, la licence/bachelor, le master, et la thèse ; et un "euro" de l'enseignement supérieur, le crédit ECTS, qui permet la validation d'enseignements dispensés dans un pays par les universités d'un autre pays. Ainsi une licence est définie comme 180 ECTS. Si vous allez dans un autre pays faire un semestre, vous devez récolter 30 ECTS (faites les maths), et au retour c'est reconnu dans votre licence. Et si après votre licence vous voulez faire un master dans un autre pays, pas de problème lié aux différences entre maîtrise française, diploma allemand, etc. Que du bon.
A l'occasion de ce processus, certaines filières ou certaines universités ont simplement repeint leurs anciennes structures aux nouvelles couleurs, tandis que d'autres en ont profité pour faire des réformes de fond. On peut regretter que tous n'aient pas fait un effort plus important, mais il ne me semble pas que ce soit catastrophique. Et bien sûr, si l'on change les choses, il y a en aura qui regrettent l'ancien système. Mais vraiment, regretter la complexité du mouvement des étudiants et des professionnels en Europe (oui, parce qu'avec votre Master qui est reconnu dans toute l'Europe vous pouvez aussi chercher du travail ; expliquez les anciennes nuances entre maîtrise, DEA, DEE, diplôme de grande école, etc, à un employeur hors de France), regrettez cela disais-je, ça me surprend, et même ça me choque.
On peut aussi regretter que la mobilité reste freinée par les moyens financiers des étudiants et les financements disponibles, mais ça, ça n'est pas la faute du processus de Bologne.
Une critique que j'ai lue, mais aussi vécue, qui me semble justifiée, est l'augmentation du nombre d'examens par an, du fait de la modularité des études. On n'a pas encore trouvé un moyen d'échanger facilement les acquis entre universités ou entre filières sans examens validant ces acquis. Je n'ai ceci dit pas vu d'étude réelle de l'impact de cette augmentation : quels étudiants cela défavorise-t-il, et quels étudiants cela avantage-t-il ? En l'état des choses, cela me paraît un prix faible à payer pour la clarification du paysage universitaire européen qui s'est produit.
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