jeudi 26 mai 2011

du jargon

Saturday Morning Breakfast Cereal

On reproche souvent aux scientifiques d'utiliser trop de jargon. On est chacun bien d'accord d'ailleurs que les autres utilisent trop de jargon. Voir par exemple ce billet de blog de Jerry Coyne (et commentaire par Jason Rosenhouse, un mathématicien qui blogue sur la biologie évolutive).

Mais sans défendre le jargon, il faut quand même se rappeler qu'il y a une raison pour laquelle on utilise des termes précis, dont les nuances sont complexes à saisir pour les personnes hors du domaine. Même en biologie. J'y pensais en lisant récemment un excellent article de revue sur la pléiotropie (version officielle de l'article ici ; version gratuite sur le site web d'un des auteurs ici). Là, les auteurs doivent commencer par noter que :

The standard definition of pleiotropy is as intuitive as it is ambiguous. It simply states that a mutation is pleiotropic if it affects more than one trait or character

Voilà c'est sympa d'utiliser des termes à la légère, mais après quand on des résultats contradictoires, ou des données à tester, on est bien embêtés.

Soit dit en passant, Jason Rosenhouse remarque que les articles de biologie sont plus lisibles. A mon avis, c'est parce qu'il lit des articles de biologie évolutive. Parce que le texte moyen d'un article de biologie moléculaire, ça ressemble souvent à ceci :

We then examined the methylation profile of the AVP promoter within the BST using two different methylation sensitive restriction enzymes (MSREs) based on the specific CpG sites bound by these enzymes on the AVP promoter (Fig. 2, gray-shaded bases in each sequence). Using four different primer sets, we were able to target four individual CpG sites on the AVP promoter. We used the HpaII enzyme to bind three distinct CCGG sequences on the AVP promoter.

(méchamment cité de cet article choisi au hasard)

Que les classes qui n'ont jamais été grossières jettent la première pierre.

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